J’ai découvert Mouawad il y a quelques années avec sa pièce Incendies. Depuis, il n’a cessé de me faire rêver, j’ai assisté à quasiment une dizaine de ses pièces, et lu les autres. Mouawad parle sans cesse de drames familiaux, de la guerre qu’il a vécue au Liban et de ses conséquences sur les liens humains. En effet il est né au Liban qu’il a dû quitter pendant la guerre, puis il s’est exilé au Québec et en France. Ce déracinement est très présent dans ses œuvres, qui ont souvent pour thème l’importance des racines. Il sait habilement mélanger humour et drame, puisque ses pièces qui semblent au premier abord être des comédies comme Willy Protagoras enfermé dans les toilettes, où Willy décide de refuser l’accès des WC à toute sa famille pour les forcer à se pencher sur leurs problèmes et les régler, se trouvent être de vraies tragédies qui cherchent à faire réfléchir sur des conflits actuels ou passés. Ses pièces sont de véritables fresques, qui durent plusieurs heures, qui couvrent parfois plusieurs décennies.
J’ai toujours conseillé les pièces de Mouawad à mes amis car c’est pour moi le meilleur auteur contemporain pour faire découvrir le théâtre à des néophytes. La beauté de ses textes touche un public très varié, et il n’est pas nécessaire d’avoir fait des études littéraires pour saisir le message de ses pièces. Il est abordable par tous, et enchante tout le monde. Même si parfois la longueur de ses pièces en fait reculer plus d’un (Incendies dure 3h30, Littoral 3h…), l’expérience est toujours inoubliable ! J’ai hâte de voir une mise en scène de sa dernière pièce, Ciels, qui conclut sa saga appelée Le sang des promesses. Je n’ai eu l’occasion que de la lire, et c’était déjà un véritable délice. J’ouvre l’œil et vous conseille d’en faire autant !
Mention spéciale à sa saga le Sang des Promesses, qui se compose d’Incendies, Littoral, Forêts, et Ciels.